Courir = se blesser ?

La course à pied est l’une des activités sportives les plus populaires et accessibles au monde. Sa popularité n’a cessé de croître au cours des 50 dernières années.
Une revue systématique publiée en 2021 a rassemblé 42 études portant sur plus de 22 000 coureurs de fond (route, trail, cross, 10 km, marathon, ultra), du loisir à la compétition.

Objectif : savoir qui se blesse, à quelle fréquence, sur quelles zones du corps et avec quel type de blessure.

Un sport à risque ?

Les chiffres montrent que la blessure fait clairement partie du jeu :

Dans 18 études (10 941 coureurs), 3 222 se sont blessés pendant le suivi ➜ 40,2 %, soit 4 coureurs sur 10
Dans 31 études (22 823 coureurs), 7 671 avaient une blessure en cours ou récente ➜ 44,6 %, soit presque 1 coureur sur 2

→ En clair : chez les coureurs de fond, se blesser est fréquent

Les zones à risque

Quand on regarde où les blessures se situent chez les coureurs “classiques” (hors ultramarathon), on obtient :

  • Genou : 31,2 % des blessures
  • Jambe (tibia + mollet / loges) : 20,1 %
  • Pied / orteils : 14,4 %
  • Cheville : 13,3 %

→ La plupart des blessures concernent donc le genou et tout ce qui est en dessous.

Les pathologies les plus fréquentes

En termes de diagnostics précis, les pathologies les plus fréquentes sont :

  • Syndrome fémoro-patellaire (douleur antérieure de genou) : 16,7 %
  • MTSS (douleur tibiale médiale / “périostite”) : 9,1 %
  • Aponévrosite plantaire (fasciite plantaire) : 7,9 %
  • Syndrome de l’essuie-glace (bandelette ilio-tibiale) : 7,9 %
  • Tendinopathie d’Achille : 6,6 %
  • Entorses de cheville : 5,7 %

 

Les auteurs soulignent que l’entorse de cheville est probablement sous-représentée, car elle est souvent peu déclarée dans les études rétrospectives.

La surutilisation : le cœur du problème

En synthétisant la littérature, la revue rappelle qu’environ 70–80 % des blessures liées à la
course sont des blessures de surutilisation. Elles concernent surtout le genou, la jambe et le pied / cheville.

Il ne s’agit pas d’un “mauvais geste” isolé, mais plutôt de :

  • Trop de volume
  • Trop vite
  • Trop souvent


sur un tissu qui n’a pas eu le temps de s’adapter (charge qui augmente brutalement, manque de renfo, récupération insuffisante, changement rapide de surface ou de chaussures, etc.).

Alors, faut-il arrêter de courir ?

Les données de cette revue montrent que :

Les blessures sont fréquentes, surtout au niveau du genou, de la jambe, du pied et de la cheville, elles sont majoritairement liées à la surutilisation, donc à des facteurs que l’on peut ajuster.

Ce sont des blessures qu’on peut souvent éviter ou limiter. Plutôt que d’arrêter de courir, il est plus utile de :

  • Adapter ta charge de course (progressivité, éviter les gros sauts de volume / intensité)
  • Renforcer tes membres inférieurs (genou–hanche, mollets, pied)
  • Ecouter les signaux de ton corps pour intervenir avant que la douleur ne s’installe

Sources :

  • Kakouris N. et al. (2021). A systematic review of running-related musculoskeletal injuries in
    runners.
  • J Sport Health Sci. Doi :10.1016/j.jshs.2021.04.001

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